Il fut un temps où il était véridique d’affirmer que cinéma et diversité culturelle ne faisaient pas bon ménage. En 1939, dans un pays encore ségrégationniste, Hollywood créait l’événement en récompensant l’actrice noire américaine Hattie McDaniel, pour son rôle de « mama » dans Autant en emporte le vent. Obtenant l’oscar du meilleur second rôle, McDaniel devenait la première actrice noire à obtenir cette distinction. Vingt-quatre longues années plus tard, c’est au tour de l’acteur Sidney Poitier de recevoir la statuette (oscar du meilleur acteur dans un premier rôle pour sa participation dans le Lys des champs en 1963). Ouvrant ainsi la porte à d’autres acteurs qui néanmoins restaient cantonnés à des rôles de serviteurs ou « de belles plantes ».
Que peut-on dire aujourd’hui ?
Au Etats-Unis, les acteurs et actrices issues de la diversité sont bien représentés. Ainsi, des noms comme Smith, Berry, Lopez, Washington, Longoria, Li, Hayek, etc. font recette auprès des spectateurs. Mais il va s’en dire que le chemin vers la destination Oscar est toujours semé d’embuches. En 2002, soit exactement trente-neuf (très longues) années après Poitier, Halle Berry et Denzel washington reçoivent l’oscar du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Tandis que Poitier reçoit cette même année un oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Trois acteurs noirs récompensés dans la même cérémonie reste à ce jour un événement assez exceptionnel. Jusqu’alors la fameuse distinction qui revenait aux diversités ne leur était attribuée que pour des seconds rôles. En tout, seulement 10 acteurs noirs peuvent se vanter d’avoir reçu un oscar. Parmi eux, Whoopi Goldberg, Jamie Foxx, Forest Whitaker ou encore Jennifer Hudson… Le doublé historique de 2002 brisait enfin le tabou.
Chez nous, le nombre d’acteurs est nettement réduit : Diouf, Eric & Ramzy, Lenoir, Jamel, Naceri,… Il faut attendre 2010 pour voir les Césars récompenser un acteur français issu de la diversité. C’est Tahar Rahim pour son interprétation du Prophète. Espérons voir là le signe d’une prise de conscience pour le cinéma français.
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